C’est le temps de partager avec vous la 2e entrevue de la série “Survol d’un entrepreneur”! Cette fois-ci, j’ai eu le privilège de rencontrer un entrepreneur qui change des vies, une impression à la fois: Guy Normandeau de Repro FM.
Repro FM est un organisme à but non-lucratif qui offre une formation professionnelle en reprographie à de jeunes adultes présentant une incapacité intellectuelle légère. C’est une entreprise d’économie sociale associée au Centre François-michelle, une institution d’enseignement primaire et secondaire mixte de langue française recevant des jeunes de 4 à 21 ans présentant une déficience intellectuelle légère et dont le potentiel est ralenti par des problèmes associés : langage, perception, motricité, comportement.
En passant, pour ceux qui ne le savent pas (comme moi), la reprographie c’est simplement de l’impression mais à la sauce( à l’encre!) numérique.
- Bonjour Guy, parle-nous de ton entreprise!
Guy Normandeau: Pour parler de l’entreprise, il faut voir d’où on part. C’est quoi le besoin qu’on veut adresser. Nous sommes avec une école, le Centre françois-Michelle qui va fêter justement l’année prochaine ses 60 ans d’existence. C’est une école qui gère un programme de formation préparatoire au travail pour les personnes avec un handicap intellectuel léger et des troubles associés. De ça, il fallait créer un plateau de travail pour développer des habiletés de travail avant d’aller dans un travail réel. Cela nécessite un encadrement serré, d’où l’idée de partir un centre de reprographie: Repro FM. Il y a eu des tests qui ont été faits et l’idée a germer pour créer notre propre entreprise. Repro FM a été créé il y a déjà 4 ans afin de donner une opportunités à des étudiants qui ont un niveau d’apprentissage un peu plus élevé, de faire des liens et de vivre ces apprentissages plus complexes et de les amener plus prêt du marché du travail. On ne forme pas des imprimeurs ou des reprographes mais des futurs travailleurs. L’avantage de l’imprimerie, c’est la possibilité de décortiquer une tâche en micro-tâches pour que les étudiants apprennent en séquence, graduellement. Dans un milieu de travail régulier, les gens n’ont pas le temps de faire ceci. Nous on peut prendre le temps de le faire. Ensuite, ça prend des contrats d’où l’ouverture sur l’extérieur alors que 90% de notre clientèle c’est des gens d’affaires: notaires, avocats, des grandes entreprises qui ont cru en nous. Mais croire en nous, c’est aussi produire un travail de qualité similaire ou supérieure à ce qui se faisait. Parce que malgré ce qu’on pense, c’est pas parce qu’on travaille avec des gens qui ont des handicaps intellectuels qu’on n’accepte pas un travail de mauvaise qualité. Au bout de la ligne, si nous présentons des cartes d’affaires à quelqu’un, la qualité de la carte reflète ce que je suis en tant qu’entrepreneur.
- Est-ce que l’équipement que vous utilisé est adapté à votre mission?
GN: Je dirais pas plus adapté, on ne voulait pas adapter l’équipement puisque dans un milieu de travail régulier, il n’y a pas d’adaptation. Sauf que l’équipement est plus facilement utilisable pour notre clientèle. Malgré tout, notre clientèle possède des téléphones intelligents et les ordinateurs, ils sont nés avec. Donc des écrans tactiles, ils connaissent ça. C’est facile de transférer ce qu’ils font sur leurs cellulaires à l’écran tactile de l’imprimante, au gestionnaire d’impression par exemple. Dans tout cela, nous avons engagé une personne avec un handicap intellectuel avec un salaire pour palier au fait que nous sommes en mode apprentissage et que parfois la production ralenti, lui vient finaliser la production et s’assurer de la qualité. Nous vérifions également la qualité du produit à la fin. Le produit qui sort d’ici est la qualité qu’on veut, qu’on exige et qu’on offre à nos clients. Nous sommes un OBNL donc nous avons comme client la plupart des OBNL d’Ahuntsic, ça se parle entre eux et en plus nous avons un coût compétitif. En termes de clients, nous avons la Ville de Montréal t, notamment les bibliothèques du nord de Montréal font affaire avec nous pour toutes leurs impressions.
Mais on est toujours en mode développement. Je me suis intégré au groupe BNI depuis 4 ans et ça, ça lancé Repro FM. Les gens ont vu qui on était et avec BNI, on essaie de s’entraider, de se supporter. On est rendu à la 2e et 3e génération de clients, des gens de l’extérieur qui ont entendu parler de nous via BNI.
- Qu’est-ce qui t’a incité à démarrer cette entreprise d’économie sociale?
GN: Cela fait 35 ans que je suis en relation d’aide, 30 ans au niveau de la déficience intellectuelle et une quinzaine d’année en employabilité auprès de cette clientèle-là. Et c’était de trouver quel créneau peut amener plus loin les étudiants. La reprographie répondait le mieux aux besoins des étudiants.
- À quoi ressemble l’avenir de Repro FM?
GN: Après 4 ans, l’avenir est devant nous. Le défi est de ne pas s’asseoir sur ce que nous avons et se dire que c’est suffisant. Il y a encore des temps morts, est-ce que le téléphone va sonner? Il faut continuellement faire du démarchage. établir des partenariats pour faire du marketing numérique, notamment avec La Boîte B2P
- Si quelqu’un voulait se lancer dans tes traces, quel serait le meilleur conseil que tu pourrais lui donner?
GN: Bien étoffer son idée évidemment et avoir un partenaire solide, comme nous avec le Centre françois-michelle.
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Pour vos impressions en tout genre, contactez Guy et son équipe via leur site web: http://reprofm.ca/